Monnaie locale du Pays de Morlaix

Pourquoi une monnaie locale ?

(vous naviguez sur un site low-tech, sobre en énergie)

1. Parce que notre système monétaire nous échappe

(cliquez sur chacun des points pour en savoir plus)


La monnaie circule à 98 % sur les marchés financiers
La richesse se crée quand la monnaie circule.
Or, aujourd'hui, 98 % des transactions monétaires se font sur les marchés financiers contre seulement 2 % dans l'économie réelle.

L'économie réelle, c'est l'ensemble de nos échanges de biens et de services. Elle comprend tous nos achats, nos salaires, nos logements...
Tout ce qui nous est nécessaire au quotidien est compris dans l'économie réelle. Et tout cela, ne représente donc que 2% des échanges.
Tout le reste, n'est que spéculation à la hausse ou à la baisse d'actifs financiers.

Quelles sont les conséquences d'un tel déséquilibre?
Notre monnaie, qui fixe la valeur de nos échanges, se retrouve vulnérabilisée face à la multiplication des crises financières (bulles spéculatives, inflations monétaires, crises de la dette...)

85 % de la monnaie est créée par les banques commerciales
L'image de la banque centrale qui fait "tourner la planche à billets", bien que toujours présente dans l'imaginaire collectif, est loin derrière nous !

Aujourd'hui, seulement 15 % de la monnaie en circulation est créée par les banques centrales, les 85 % restants, ce sont les banques commerciales qui les créent, par le biais de la dette. Ce pouvoir de création a été donné à des entreprises privées qui répondent à des exigences de rentabilité et qui n'intègrent pas nécessairement l'intérêt général dans leurs objectifs de fonctionnement.

Désormais privatisée, la création monétaire est fondée sur des logiques de rentabilité, au détriment de la stabilité de notre système économique.


Les banques financent toujours plus l'industrie fossile
Les banques sont au cœur de l’économie. Par les choix d’investissements ou de financements qu’elles font, c’est tout un modèle de société qu’elles façonnent. Or, aucune banque française ne rend publique ses financements (à l'exception d'une seule: La Nef, une coopérative financière éthique).

Quelle industrie finance donc notre argent?

En 2018, une étude d’Oxfam France et les Amis de la Terre révélait que 70 % des financements énergétiques de nos banques étaient orientés vers les fossiles contre seulement 20% vers les énergies renouvelables (voir l'étude). En 2020, l’empreinte carbone de 6 banques françaises représentait près de 8 fois les émissions de gaz à effet de serre de la France entière (voir le rapport)

Si vous souhaitez calculer l'empreinte carbone de vos €uros en banque, vous pouvez utiliser ce calculateur

2. Parce que consommer local en €uros c'est bien, mais pas suffisant


Nous sommes nombreux·ses à entamer une démarche responsable dans nos achats. En choisissant, notamment, une consommation plus locale.

Cette démarche, si elle soutient effectivement l’activité locale et le lien social, n’empêche pas nos €uros de s’évader sur les marchés spéculatifs, et de financer ce système économique et monétaire destructeur du Vivant.

À quoi bon privilégier des produits plus sains, éthiques et locaux si en même temps nous finançons un système qui les écrase ?

>> Découvrir la Double Vie de nos €uros <<
Nos €uros ont un impact sur l’économie, quand nous les utilisons... mais aussi quand nous ne les utilisons pas !
Stocker des €uros c’est, en grande partie, financer les marchés financiers. En effet, il y a comme un double circuit de la monnaie :
  • La monnaie qui circule dans l’économie réelle : les pièces et les billets, ainsi que la monnaie scripturale (carte bleue, chèque, virement) au moment où elle passe d’une personne à une autre.
  • La monnaie qui est en banque (compte courant, épargne…) : cet argent est utilisé par les banques commerciales pour “créer” de la monnaie qui servira soit à faire des crédits contre des intérêts, soit sera utilisée sur les marchés financiers. Avec 1 000 €, les banques peuvent créer plus de 12 000 € qu'elles octroyent sous forme de prêts. Elles ont un effet levier de multiplication de plus de 12 !

Nous avons donc peu de contrôle sur ce que nos €uros financent. Certes, nous pouvons choisir où nous consommons individuellement, mais nous ne savons pas si notre vendeur utilisera cet argent en accord avec nos valeurs. Et dès que cet argent atteint un compte bancaire, nous perdons toute souveraineté sur ce qu’il va financer.

3. Parce qu'il est nécessaire de nous réapproprier la monnaie

 

(cliquez sur chacun des points pour en savoir plus)


La monnaie locale pour décider ensemble

Alors que nous sommes exclu·es de la gouvernance de l’€uro, au Buzuk, c’est l’inverse.

La monnaie locale est gouvernée démocratiquement par les différents acteurs du réseau : citoyen·nes, professionnel·les, associations, et collectivités.
Tous les adhérent·es du Buzuk peuvent participer aux réunions de l'association pour s'informer, échanger, et faire évoluer notre monnaie locale citoyenne.

Dans cette perspective, la monnaie n’est pas une fin en soi mais un outil au service de l’intérêt général et des besoins du Pays de Morlaix.

La monnaie locale pour favoriser l'économie locale

Tandis que nos €uros finissent tôt ou tard sur les marchés financiers ou dans un paradis fiscal, nos Buzuks ne peuvent être mis en banque, ni sortir du Pays de Morlaix.

Prenons un exemple: en payant notre boulanger en €uros, ce dernier paiera quelqu’un à son tour, qui déposera ces €uros en banque ou les dépensera dans une structure qui les fera partir dans la sphère spéculative. L'inconvénient avec l'€uro, c'est qu'il quitte très vite notre territoire...
À partir de ce moment-là, il ne s'échange plus entre les mains des acteurs de l'économie réelle, il ne circule plus que sur un marché virtuel auquel seuls des experts ont accès: banques, traders, états, grandes entreprises...

Empêcher la monnaie de quitter le Pays de Morlaix, c'est augmenter nos échanges: la monnaie locale est vouée à circuler sans cesse sur le territoire, alimentant les acteurs et leurs besoins. C’est en circulant, et d’autant plus, sur un territoire local, que la monnaie crée de la richesse !

La monnaie locale pour décupler notre pouvoir d'agir
Le Buzuk possède un pouvoir que l'€uro n'a pas: il décuple le pouvoir de la monnaie.

En effet, lorsqu'un €uro est échangé contre un Buzuk, qu'arrive-t-il à l'€uro échangé ?
Chaque €uro récupéré par l'association vient constituer un fonds de garantie: il est déposé sur un compte à La Nef, une coopérative financière éthique, et seul établissement bancaire de France à publier chaque année l'intégralité des projets qu'il finance.

Prenons un exemple: chaque mois, Soazig échange 100 €uros contre 100 Buzuks.
  • Elle dépense les 100 Buzuks qu'elle a récupérés chez les acteurs locaux et engagés du territoire. Ils circuleront sans cesse sur le Pays de Morlaix et alimenteront un réseau porté par une charte de valeurs
  • L'association dépose chaque €uro échangé à la Nef. Les 100 €uros qu'a échangé Soazig viendront donc financer des projets à utilité sociale, écologique et/ou culturelle sur notre territoire
Soazig a doublé son pouvoir d'agir: elle valorise un commerce local engagé, et en même temps elle finance la transition du Pays de Morlaix !

Et ce n'est pas tout ! Depuis 2018, La Nef s’engage à financer les projets du Pays de Morlaix à hauteur minimale du montant du fonds de garantie, multiplié par deux. Notre pouvoir est donc décuplé !

La monnaie locale pour (re)créer du lien social et de la résilience
Grâce au réseau construit, plus de 1000 familles, professionnel·les, associations et collectivités adhérent·es se reconnaissent et se connaissent.

Un réseau d’acteurs est mis en lumière et une confiance est établie. Un fléchage de la consommation est exercé vers les professionnel·les engagé·es créant un écosystème favorable à la création de nouveaux liens sociaux et économiques.

Par ailleurs, si l’€uro venait à perdre de sa valeur et devenir temporairement inaccessible lors d’une prochaine crise économique mondiale, nous pourrions décider ensemble d’accorder notre confiance dans notre monnaie locale et continuer d’utiliser le Buzuk pour maintenir le plus possible d'échanges et d'activités économiques sur le Pays de Morlaix.

La monnaie locale pour éduquer aux enjeux monétaires
La sensibilisation et l’éducation aux enjeux monétaires est un objectif central et essentiel au Buzuk.

Accompagner les citoyen·nes dans la compréhension des liens entre monnaie, justice sociale et écologie est nécessaire pour construire un projet de démocratie monétaire sur notre bassin de vie. En effet, pour permettre au plus grand nombre de prendre part au fonctionnement démocratique du Buzuk et prendre conscience de l’influence des règles monétaires sur nos choix sociétaux, la pédagogie et la formation sont indispensables.

Pour cela, le Buzuk organise des moments de convivialité pour échanger et partager nos connaissances (cafés Buzuk, projections de films sur la monnaie et les alternatives citoyennes, mise en place d'ateliers ludiques, etc...) et tient également un stand d'information et d'échange chaque samedi matin, sur le marché de Morlaix.
Aussi, nous nous déplaçons sur tout le territoire pour animer des réunions d'information et de présentation de la monnaie locale. N'hésitez pas à nous contacter si vous êtes désireux·se d'en savoir plus !


Les monnaies locales ou "MLCC" (Monnaies Locales Citoyennes et Complémentaires) sont des titres de paiement
reconnus par la loi du 31 juillet 2014 relative à l'Économie Sociale et Solidaire

Il existe aujourd'hui plus de 80 monnaies locales en France (voir la carte)